UNIS POUR LA LANGUE BRETONNE – POUR UNE CONVENTION ETAT-RÉGION AMBITIEUSE !  propositions des associations aux candidat.e.s aux élections régionales de Bretagne  

 

UNIS POUR LA LANGUE BRETONNE – POUR UNE CONVENTION ETAT-RÉGION AMBITIEUSE ! 

propositions des associations aux candidat.e.s aux élections régionales de Bretagne  

Le collectif « Unanet evit ar brezhoneg » (« Uni.e.s pour la langue bretonne » ), constitué de Diwan, Div Yezh Breizh, de Divaskell, nouveau nom de la fédération des parents de l’enseignement bilingue catholique, de Kelennomp ! association des enseignants en breton, ainsi que de Kevre Breizh,  coordination culturelle associative de Bretagne, est à l’origine de la manifestation de Quimper qui avait rassemblé 5000 personnes le 13 mars dernier pour demander la signature de la nouvelle convention Etat-Région et demander le vote de la loi Molac.

La nouvelle convention Etat-Région, qui aurait dû être signée avant les élections régionales,  doit porter des enjeux ambitieux, seuls à même d’assurer la transmission de la langue bretonne et de répondre à la demande sociale croissante. Nous voulons dépasser les blocages et faire aboutir les négociations entre la Région et l’Etat à l’issue des élections régionales  !

Vous êtes candidat.e.s aux élections régionales de juin prochain. Nous vous demandons que soit signé un accord avec l’État à l’issue des élections régionales de Juin sur la base des  10 points suivants dans le domaine de l’enseignement de la langue bretonne. 

Si vous êtes élu.e.s, vous engagez-vous à soutenir  l’intégralité de cette demande en 10 points dans le cadre des négociations avec l’État pour la future convention État-Région sur la transmission des langues de Bretagne ? 

Nous remercions de vous adresser vos réponses avant le 4 juin via notre courriel : 

contact(at)unanetevitarbrezhoneg.bzh

Principes généraux d’équilibre de ces 10 points 

  • Ne pas mettre en concurrence l’enseignement optionnel et l’enseignement bilingue
  • Ne pas mettre en concurrence l’enseignement bilingue dit “à parité horaire” (public, catholique) avec l’enseignement immersif
  • Assurer la continuité des parcours scolaires en proximité
  • Mettre en place un partenariat avec l’académie de Nantes pour l’enseignement en Loire-Atlantique

L’enseignement bilingue ou immersif  vise la parité de compétence des élèves en langue bretonne et en langue française. L’enjeu est de s’appuyer sur la singularité de chaque réseau d’enseignement (Diwan, catholique, public) pour y parvenir et d’offrir à tous les élèves une scolarité bilingue.

  1. Permettre à tous les élèves d’accéder à un enseignement de la  langue et de la culture bretonne dans le cadre de la  loi MOLAC et de son article 3 (enseignement des  langues régionales dans le cadre de l’horaire normal des écoles et des établissements d’enseignement),  en s’appuyant sur le travail déjà mis en place en primaire avec l’appui des collectivités locales. Prise en compte de cette généralisation dans les moyens humains, dans les outils pédagogiques nécessaires, dans le suivi administratif des élèves et dans la communication aux familles. Validation d’un calendrier de déploiement de la généralisation pour l’ensemble des 5 départements bretons.
  2. Faciliter l’ouverture des nouveaux sites primaires et secondaires bilingues et renforcer les moyens dans les sites existants  1°) en répondant aux besoins en postes bilingues à la carte scolaire et en renforçant le travail partenarial entre les associations, l’Éducation nationale et les collectivités locales via un plan de développement pluriannuel au niveau de chaque communauté de communes ou d’agglomération avec un moratoire de 2 ans sur les fermetures de postes d’enseignants dans les filières monolingues du public et du catholique  2°) en permettant la contractualisation immédiate des nouveaux établissements Diwan primaires ou secondaires, sur les mêmes critères que ceux qui prévalent à l’ouverture d’une filière bilingue dans un établissement public 3°) en affichant un objectif ambitieux de 50 000 élèves en filières bilingues en 2030 permettant de maintenir un taux de locuteurs équivalent à celui de 2018.
  3. Faciliter la formation initiale et continue en langue bretonne des personnels non-enseignants en contact avec les élèves (assistant·es maternel·les, services périscolaires…). Proposition d’un plan de formation incitatif de ces différents personnels dans le cadre des travaux de la conférence territoriale de la langue bretonne. 
  4. Tenir compte des spécificités de l’enseignement associatif immersif Diwan, en garantissant la mise à disposition du nombre suffisant de contrats en emplois aidés pour les emplois non-enseignant, dans l’attente de la montée en puissance du versement du forfait scolaire ; en assurant le versement du forfait scolaire de l’enseignement bilingue ; en sécurisant l’action des collectivités pour mettre à disposition les locaux d’enseignement ; en faisant aboutir la convention Etat-Région-Diwan mentionnée dans le contrat pour l’action publique en Bretagne.
  5. Sécuriser les trois heures hebdomadaires de cours de breton dans chaque classe bilingue du secondaire, quel que soit l’établissement.
  6. Élaborer et mettre en œuvre un plan de développement des Disciplines Non-Linguistiques (DNL) en breton  pour tout l’enseignement bilingue, en passant à un minimum de 2 DNL pour tout nouveau site bilingue dans le second degré (collège, lycée) hors enseignement de la langue (public et catholique)  et en accompagnant les lycées volontaires à ouvrir les premières formations techniques ou professionnelles en langue bretonne. 
  7. Sécuriser et valoriser les parcours bilingues et LCR (Langues et Cultures Régionales) jusqu’au baccalauréat général, technologique et professionnel, en empêchant la mise en concurrence du breton avec les autres langues vivantes et en permettant aux élèves de passer leurs examens  en breton. Concrètement, cela passe par la possibilité à tous les élèves de choisir une LVB (langue vivante B) breton tout en gardant l’option de choisir une autre LVC (langue vivante C), de pouvoir être inscrit en section européenne (collège, lycée) en continuant la langue bretonne, de rendre compatible la spécialité breton avec d’autres spécialités langues comme pour la spécialité Langues et cultures de l’antiquité. 
  8. Former le vivier d’enseignants nécessaires, dans le premier et le second degré, pour que les élèves des classes bilingues et de l’enseignement optionnel aient des enseignants compétents en classe, même en cas de remplacement. Cela implique 1°) d’atteindre 50% des places réservées au bilingue au concours du premier degré et et 40 postes (20 CAPES, 20 CAFEP) par an dans le secondaire avec une refonte du concours de recrutement (Mise en place d’un CAPES / CAFEP monovalent et non plus bivalent comme pour la langue corse et avec une option de certification pouvant faire l’objet d’un enseignement en DNL), obtention de 2 postes par an pour l’agrégation, 2°) de renforcer les compétences en langue bretonne des enseignants bilingues par un plan de formation spécifique et la mise en place de recommandations pédagogiques avec des objectifs d’apprentissage communs, spécifiques et progressifs à la langue bretonne de la maternelle au lycée  3°) d’assurer une formation (langues et cultures bretonnes) via un module spécifique  pour tous les étudiants MEEF monolingues de primaire et de secondaire au sein des INSPE et ISFEC de Bretagne en l’intégrant dans le référentiel de compétences des professeurs à l’instar de l’anglais.
  9. Faciliter la formation des enseignants en déployant le centre de formation des enseignant publics de Saint-Brieuc sur 3 autres sites (Brest, Rennes, Vannes) et 2°) en assurant une formation continue spécifique aux enseignants bilingues pilotée au  niveau académique  (18H par an pour le 1er degré) tenant compte des spécificités de l’enseignement bilingue notamment dans le public   3°) en consolidant le financement du centre de formation des enseignants de Diwan (Kelenn à Quimper) pour lui permettre de collecter la taxe professionnelle. 4°) mise en place d’un plan de formation de formateurs au niveau académique notamment pour la spécialité “langues régionales” pour l’enseignement public et catholique  5°) développer la recherche sur l’enseignement de la langue bretonne et nourrir la formation des futurs enseignants en proposant 2 ARED (Allocation de Recherche Doctorale) par an spécialisées dans ce domaine intégralement financées par la région.
  10. Promouvoir l’enseignement bilingue et l’enseignement optionnel auprès des différents publics (familles, étudiants, enseignants) en s’appuyant sur la complémentarité de chaque réseau d’enseignement en mettant une campagne annuelle de communication ambitieuse sur le modèle de la campagne réalisée pour la formation en langue bretonne pour adultes.