Le Ministère de l’Education Nationale vient de publier le nombre de postes langue bretonne ouverts aux concours du second degré enseignement public (CAPES) et enseignement sous contrat (CAFEP) pour Diwan et l’enseignement catholique.
Si depuis 10 ans, le nombre de postes oscillait entre 4 et 5 chaque année, cette année le nombre tombe à 3 (2 postes CAPES et 1 poste CAFEP) entre les deux académies de Rennes et Nantes. Il faut remonter aux années 2008 et 2009 pour avoir un nombre de postes aussi faible.
Cela constitue, selon nous, une véritable provocation quand, dans le même temps, il était écrit dans la convention État-Région 2022-2027 sur la transmission des Langues de Bretagne et leur développement dans la vie publique, signée le 15 mars dernier, l‘article 10 suivant :
”L’État affirme sa volonté d’aboutir à la parité horaire effective de l’ensemble du second degré en renforçant le recrutement et la formation à la langue bretonne d’un nombre adéquat d’enseignants de disciplines non linguistiques. L’objectif de l’enseignement bilingue est la parité de compétences en langues française et bretonne.”
Nous ne voyons pas comment, à l’aune du nombre de postes ouverts aux concours d’enseignants du second degré, il puisse y avoir un quelconque début d’application de cette convention pour la rentrée 2023 dans le second degré et ce d’autant plus que la carte des pôles acté par le recteur prévoit expressément pour la rentrée prochaine des ouvertures de nouvelles filières bilingues dans 3 lycées et 6 collèges publics.
Le président de région avait écrit écrit le 22 mars 2022 au premier Ministre de l’époque, M. Jean Castex, une lettre vous alarmant déjà du nombre de postes proposés au CAPES / CAFEP (4) du concours 2022 pour le second degré par le Ministre de l’Education Nationale, M. Jean-Michel Blanquer, quelques jours après la signature de la convention État-Région sur la transmission des Langues de Bretagne.
Malgré les discours de « soi-disante ouverture » du nouveau Ministre de l’Education Nationale aux langues régionales, nous ne pouvons que constater que le nombre de postes proposés pour l’année 2023 a encore diminué et est tombé à un niveau historiquement bas !
Plus généralement, si le Ministère de l’Education Nationale ne respecte pas sa signature sur ce point précis, nous voyions mal pourquoi il en irait autrement sur les autres points de la convention, en vue de la préparation de la rentrée scolaire 2023.
Nous allons interpeller l’ensemble des députés bretons et notamment celles et ceux qui avaient répondu « au questionnaire législatives du collectif « Pour que vivent nos langues » dont nous sommes cofondateurs avec d’autres associations de Langues de France.
Nous leur demanderons également d’intercéder auprès du ministère de l’Education Nationale pour que le ministre réponde enfin à la demande de rencontre du collectif adressée fin octobre.