23 Septembre 2024
Communiqué de Presse
La nouvelle ministre de l’Education nationale hostile à l’enseignement de la langue bretonne ?
Les signataires de ce communiqué ont pris connaissance de la nomination de Madame Anne GENETET en tant que Ministre de l’Education nationale. Elle devient ainsi la cinquième titulaire de cette fonction en moins de deux ans après Pap NDIAYE, Gabriel ATTAL, Amélie OUDEA-CASTERA et Nicole BELLOUBET.
Nous ne pouvons que constater qu’une telle valse des ministres n’est pas de nature à permettre un travail de fond et d’engager les réformes nécessaires dans le domaine de l’éducation.
Si nombre d’organisations, notamment syndicales, ont rapidement pointé du doigt l’inexpérience dans le domaine de la nouvelle Ministre, nous souhaitons faire état de notre stupéfaction sur un autre point.
En outre d’avoir voté contre la loi Molac en 2021, Madame GENETET est également l’une des 61 signataires du courrier de saisine du Conseil constitutionnel à propos de cette même loi. Rappelons que cette décision avait abouti à une censure partielle de la loi : le Conseil ayant déclaré inconstitutionnel l’enseignement par immersion et l’utilisation des signes diacritiques comme le ñ de Fañch dans les prénoms !
Le droit à l’erreur existe, y compris pour les nouveaux ministres, mais le choix de Madame GENETET ne peut que nous interroger quand l’application de la loi Molac est au point mort et qu’il en est de même pour la mise en œuvre de la convention entre État et la Région Bretagne (2022-2027) sur la transmission des langues de Bretagne signée en mars 2022.
Cette nomination interroge également à l’aune des difficultés financières de Diwan et du refus de l’État de signer une nouvelle convention avec le réseau alors que la précédente est échue depuis décembre 2020 et qu’elle serait à même d’apporter une solution aux difficultés structurelles du réseau.
Elle intervient de plus dans un contexte de durcissement des positions de certaines académies qui freinent le développement de l’apprentissage des langues régionales et mettent en péril le parcours scolaire de milliers d’élèves en filière bilingue.
Nous demandons donc à la Ministre de prendre rapidement position sur ces différents points à travers une politique volontariste en faveur du développement de l’enseignement de la langue bretonne, et de manière générale des langues régionales.
Enfin, nous comptons sur les nouveaux ministres bretons, Fabrice LOHER et Françoise GATEL, pour porter la question des langues dites régionales au sein du gouvernement.