Le Ministre de L’éducation Nationale annonçait en grandes pompes qu’il y aurait un enseignement à distance de la langue bretonne par le CNED pour le second degré de façon notamment à pouvoir passer l’épreuve du bac en breton en LVC pour tous les lycéens le souhaitant même sans cours d’option de langue bretonne dans leur lycée ! Le hic, v’est que cela patine sacrément ! Derrière les belles déclarations, les moyens ne sont pas au rendez-vous et les enseignants en charge du projet jettent l’éponge ! Kelennomp! écrit au Ministre de l’Education Nationale !
Kevredigezh an holl gelennerien ha stummerien war ar brezhoneg hag e brezhoneg — Association de tous les professeurs et formateurs de et en breton
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Locmiquélic, le 1er juillet 2021
Copie à :
Monsieur Michel Reverchon-Billot, directeur général du CNED
Monsieur Emmanuel Ethis, recteur de l’Académie de Rennes
Monsieur Loïg Chesnais-Girard, Président du conseil régional de Bretagne
Madame Lena Louarn, vice-présidente de la Région Bretagne en charge de la politique linguistique
OBJET : enseignement à distance de la langue bretonne par le CNED
Monsieur le Ministre,
Suite à une demande d’enseignement à distance de la langue bretonne pour les classes de 1ères et de Terminales des lycées généraux et technologique portée par de nombreux acteurs en Bretagne dont l’Académie de Rennes et la région Bretagne, il a été annoncé au mois de décembre 2020 une ouverture de cet enseignement avec la langue vivante à option facultative (LVC) pour la rentrée 2021 par le CNED (Centre National d’Enseignement à Distance)
Vous avez confirmé à de nombreuses reprises cette ouverture :
– au Sénat le 10 décembre 2020 lors de la discussion de la proposition de loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion. « J’ai demandé au centre national d’enseignement à distance (CNED) de développer pour la prochaine rentrée une offre pour le basque, le breton, le corse et l’occitan. »
– dans un entretien avec le journal Le Télégramme le lundi 11 janvier 2021
« En 2021, le CNED proposera un enseignement à distance du breton, ce qui favorisera son rayonnement en Bretagne et dans le monde. »
– à l’Assemblée nationale le 8 avril 2021 lors la discussion de la proposition de loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion « C’est pourquoi j’ai demandé au CNED de concevoir pour la rentrée 2021 des parcours pour les élèves intéressés par le basque, le breton, le corse et l’occitan »
– dans un entretien avec le journal Ouest-France le 21 mai 2021 « Cela s’ajoute à l’enseignement du breton, du basque, du corse et de l’occitan désormais proposé par le CNED au niveau première et terminale. »
Effectivement, cet enseignement facultatif de la langue bretonne en LVC apparaît bien sur le site en ligne du CNED actuellement.
Mais, il apparaît malheureusement difficile qu’un enseignement à distance de qualité puisse être proposé par le CNED pour la rentrée prochaine.
En effet, l’équipe d’enseignants de langue bretonne chargée de construire les parcours LVC pour la rentrée prochaine a annoncé son retrait de ce projet de création de cours de breton dans l’enseignement à distance du CNED au cours du mois de mai.
Cette équipe « recrutée » tardivement début mars 2021 a dû faire face à de nombreuses difficultés : absence initiale de cahier des charges, absence de contrats de production, nombreuses questions auxquelles il n’était pas apporté de réponses ou dans des délais longs, changement d’interlocuteur, recrutements non finalisés alors que le calendrier de travail prévoyait déjà les premières remises de séquences…
Malgré les relances et les inquiétudes grandissantes de cette équipe face au temps défilant, le CNED n’a pas été en mesure de répondre à celles-ci ce qui a entraîné leur retrait de ce projet.
Nous demandons donc à ce qu’il soit fait le nécessaire afin qu’un enseignement à distance de la langue bretonne soit conçu dans de bonnes conditions et dans la sérénité nécessaire pour en assurer la qualité optimale.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en nos sentiments les plus dévoués.
A galon ganeoc’h,
Les co-présidents
M. Goulven MORVAN et M. Renan KERBIQUET