Le collectif “Pour Que Vivent Nos Langues” a été crée en 2019 pour répondre aux conséquences néfaste de la réforme des lycées, mise en place par Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Education nationale. Ce collectif, qui rassemblait des associations de défense des langues, a décidé de se constituer en fédération d’associations.
À l’occasion de l’assemblée générale constitutive, qui s’est tenue à Bayonne le 25 octobre, il est devenu officiellement une association loi 1901. Elle compte désormais environ vingt associations représentant plusieurs langues (breton, basque, occitan, alsacien, flamand…)
Cette assemblée générale s’est tenue à un moment où le soutien public aux langues dites « régionales » n’a jamais été aussi haut. Un sondage IFOP de juillet 2025 commandé par “Régions et Peuples Solidaires” montre que 77% des personnes favorables à leur reconnaissance officielle en France (+5% sur 10 ans). Lire l’étude complète de l’IFOP ici et la synthèse là.
Cette assemblée générale a été également l’occasion de débattre sur les actions à entreprendre à court et à moyen terme.
Une Table ronde sur les droits linguistiques
En préalable à l’assemblée générale constitutive, une table ronde a été organisée à la chambre de commerce et d’industrie du Pays Basque Nord sur le thème “Les droits linguistiques et cadre juridique : où en sommes-nous quatre ans après le vote de la loi Molac ? »
Véronique Bertile, professeure de droit public à l’Université de Bordeaux et spécialiste des langues régionales, a ouvert la table ronde en évoquant le cadre juridique des langues en France, la hiérarchie des normes applicables aux droits linguistiques en France et le cadre constitutionnel avec l’article 2 constituant un véritable verrou pour la survie de nos langues .
Paul Molac était également présent en sa qualité de rapporteur de la loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion , dite « loi Molac ».
Max Brisson, sénateur des Pyrénées-Atlantiques et co-rapporteur de la commission sénatoriale d’évaluation sur l’application de la loi Molac (avec Karine Daniel, sénatrice de Loire-Atlantique), a présenté les conclusions du rapport sénatorial et les recommandations à destination du gouvernement. Retrouvez le compte rendu et la synthèse ici.
François Marani, du cabinet d’avocats Coudray (Rennes), expert en droit public, a expliqué comment et pourquoi il a été décidé de saisir le tribunal administratif de Bretagne. En effet, le rectorat de Rennes n’a pas respecté ses obligations au titre de la convention signée en mars 2022 avec la Bretagne concernant la transmission des langues de Bretagne et le développement de leur usage dans la vie publique, et ce dans le cadre juridique de la « loi Molac ».
Des objectifs spécifiques
Il a également été souligné que la loi Molac ne sera pas appliquée sans une pleine participation des élus locaux et régionaux en Bretagne comme ailleurs, et que les citoyens et les associations doivent exercer une pression sur l’ensemble des responsables politiques (élu.e.s locaux et régionaux, sénateurs.rices, député.e.s) afin d’obliger l’État à mettre en œuvre la loi Molac.
Lors de l’assemblée générale constitutive du lendemain, il a été réaffirmé l’importance pour l’association de rencontrer les député.e.s, les sénateurs.rices et les candidat.e.s aux différentes élections, de mener des campagnes de sensibilisation auprès du grand public, d’organiser des manifestations sur le terrain pour dénoncer le manque de volonté politique afin de définir réellement un cadre juridique permettant la mise en œuvre de politiques linguistiques territoriales efficaces.
