Des lycéens bretons à Paris pour une audition par des députés et réclamer des moyens pour la langue bretonne

Le  7 février dernier, six lycéennes et lycéens, représentant chacun un territoire de France où une langue minorisée est parlée, ont été auditionnés par les députés membres du groupe d’études “Langues et Cultures Régionales” à l’Assemblée nationale. Parmi eux, deux bretonnes, une élève du lycée Diwan de Carhaix et une élève du lycée public Félix Le Dantec de Lannion.

La délégation bretonne était composée de 19 lycéennes et lycéens de Diwan et de Div Yezh, la filière bilingue publique, et soutenus par l’association Kelennomp (association des professeurs et formateurs de et en breton).

Avant cette audition, les 42 lycéennes et lycéens de Corse, Occitanie, Pays Basque, Alsace et Bretagne ont organisé un rassemblement revendicatif devant le Ministère de l’Éducation Nationale pour demander à l’État de garantir un réel statut pour leurs langues, afin qu’elles puissent demeurer vivantes et sortir de la précarité dans laquelle l’État les a installées au fil des décennies.

S’agissant spécifiquement des besoins en Bretagne, ils ont porté les messages suivants.

Pour Diwan :

  • Retour des sujets en breton pour les épreuves du brevet
  • Confirmation de pouvoir composer en breton pour les épreuves de sciences au brevet
  • Avoir les moyens légaux et financiers de rénover nos locaux
  • Nécessité d’une action pour percevoir l’intégralité des forfaits scolaires
  • Aboutissement de la convention Diwan-État-Région
  • Respect de la langue bretonne en acceptant sa coofficialité et autorisation du “ñ”

Pour Div Yezh et l’enseignement bilingue public :

  • Une meilleure reconnaissance de la langue bretonne dans notre parcours scolaire : organisation de la scolarité non pénalisante, davantage d’épreuves en breton au baccalauréat, sujets des épreuves du brevet en breton, simplification des procédures d’inscription…
  • Davantage d’enseignants de et en breton notamment pour les disciplines non linguistiques et pour assurer les remplacements
  • Une application des textes et règles en vigueur en matière d’enseignement des langues régionales
  • Cesser de faire de notre apprentissage du breton une variable d’ajustement pour pallier les carences d’effectifs et de moyens dont nous ne pas responsables
  • Comprendre qu’être en filière bilingue langue régionale est synonyme de richesse et d’ouverture et que cela n’a pas à être opposé aux filières monolingues.

Nous réclamons une évolution de l’article 2 de la Constitution française qui instaure à ce jour la langue française comme unique langue de la République et nous comptons sur les députés pour obtenir des évolutions dans les prochaines semaines.